Les principaux polluants rencontrés en milieu industriel sont les poussières, viennent ensuite, dans une moindre mesure, les gaz et les odeurs. Vous trouverez ici une revue de la pollution de l'air que l'on peut rencontrer dans les locaux.
Les poussières
Les particules en suspension dans l'air peuvent être d'origine naturelle ou dues aux activités humaines. Elles sont de nature extrêmement hétérogène. Les effets nocifs sur la santé de beaucoup d'entre elles (près de 600) sont relativement bien connus de façon statistique, mais les effets de leur association sont difficiles à évaluer. De plus, leur capacité à véhiculer les micro-organismes est mal connue. Tout ceci explique les nombreuses études et discussions autour de leur identification, de leur classification et de leur nocivité. Il existe cependant une première analyse des poussières qui débouche sur une classification assez bien reconnue : leur granulométrie.
Si l'on ne peut prédire de façon certaine qu'une particule de dimension donnée atteindra ou non tel niveau des voies respiratoires, on peut cependant constater statistiquement le comportement d'une multitude de particules. Plus les particules sont fines, plus elles pénètrent profondément dans le système respiratoire.
Figure 1 : Classes de particules rencontrées dans l'air
(source : Guide pratique d'UNICIMA : Qualité de l'air des ateliers 2001)
Trois classes sont observées :
- les particules inhalables : ce sont les particules qui peuvent entrer dans la partie supérieure du système respiratoire. Le diamètre maximal de ces particules est de 100 µm ;
- les particules de la "fraction thoracique" : ce sont les particules qui ont un diamètre maximal de 30 µm et un diamètre de coupure de 10 µm ;
- les particules de la "fraction alvéolaire" : ce sont les particules qui ont un diamètre maximal de 10 µm et un diamètre de coupure de 4 µm.
Remarque : le diamètre de coupure correspond au diamètre pour lequel 50 % des particules auront une taille inférieure à celui-ci et les 50 % des particules restantes une taille supérieure.
Au-dessus de 100 µm, les particules restent au sol ou s'y déposent très rapidement. Compte tenu de cette vitesse de chute vers le sol et de la forme des voies respiratoires humaines, elles sont peu inhalées. Au-dessous de 100 µm, les particules peuvent rester plus ou moins en suspension dans l'air et sont donc susceptibles de pénétrer dans le système respiratoire.
Voici les différentes régions de l'appareil respiratoire et les tailles de particules qui peuvent les atteindre.
Figure 2 : Les différentes régions de l'appareil respiratoire
et les tailles de particules qui peuvent les atteindre
Les fibres dangereuses
Une fibre dangereuse a comme dimensions de référence un rapport longueur sur largeur supérieur à 3, une longueur supérieure à 5 µm et une largeur inférieure à 3 µm. Il faut rappeler qu'un cheveu a un diamètre de l'ordre de 100 µm et que les fibres dangereuses ont une longueur allant de 5 µm à environ 200 µm et une largeur inférieure à 3 µm. Les fibres de moins de 5 µm ne sont pas forcément inoffensives, elles sont seulement considérées comme biologiquement moins actives.
Les fibres ou les particules les plus légères se déposent lentement et sont par conséquent susceptibles d'être transportées loin de la source d'émission, alors que les plus lourdes se déposeront à proximité.
Les autres polluants
Les sources potentielles sont d'autant plus nombreuses que les opérations peuvent être tout à fait annexes à la fabrication principale et n'avoir que des durées courtes, ce qui les rend relativement compliquées à repérer. Il est donc important de connaître la composition des produits utilisés ou travaillés et de se reporter aux tableaux des "Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle aux agents chimiques en France" publiés par l'INRS, où plus de 540 produits sont référencés (ED 984).